Merci pour cet instinct

Les chroniqueurs et journalistes qui relayèrent sans réfléchir les injonctions gouvernementales lors de l’épidémie de grippe à coronavirus furent nombreux. Maintenant que cette affaire s’éclaircit et qu’il est avéré que les mesures ne servaient à rien et ont produit plus de dégât qu’autre chose, ils sont nettement moins nombreux à reconnaître leurs erreurs. Mais Mathieu Bock-Côté fait exception et on a pu l’entendre le samedi 15 mars sur les ondes de Cnews battre sa coulpe. Son honnêteté intellectuelle l’honore et lui-même s’interroge sur sa propre soumission. Bien qu’ayant sans aucun doute lu La Boétie et Milgram, il s’étonne de la docilité généralisée au récit médiatique concocté par des autorités étrangement unanimes.

Si Mathieu Bock-Côté n’est pas le seul à aller à Canossa, il est un des rares à s’interroger sur cette très faible fraction de la population qui a senti le piège dès le début et refusé la distanciation sociale, les masques, le gel hydroalcoolique, l’isolement, le confinement et les vaccins à ARNm. Celle qui avait également remarqué d’entrée de jeu l’absurdité de cette politique et subodoré qu’une telle unanimité politique et médiatique était de très mauvais augure. Celle, sceptique, qui fut assez surprise de se trouver enfermée dans la sphère complotiste. Celle qui refusa tout net cette vaseline sociale qu’était la lutte contre le virus. Celle qui fut terrifiée par le triomphe tranquille des sycophantes dénonçant leurs voisins pour un oui ou pour un non. Celle qui ne voyait pas pourquoi il fallait à 20 heures applaudir des gens qui font le boulot qu’ils ont choisi de faire et sont payés pour cela.

J’ai déjà eu le plaisir et l’honneur de rencontrer Mathieu Bock-Côté et je nourris pour lui une très grande estime colorée d’amitié. Aussi vais-je tenter de répondre à sa question.

Les  hydroalcooliques anonymes.

Je fais partie de ces gens qui, dès la première heure, ont refusé toutes les consignes d’éloignement, qui n’ont pas pris leur carte chez les « hydroalcooliques anonymes » (J’ai tente le gag un jour, en pleine crise sanitaire ; ça n’a pas été bien pris !), ne sortaient pas masqués mais sortaient beaucoup, ont continué à recevoir ceux de leurs amis qui ne tremblaient pas, et ne cachaient pas leur point de vue sur ce sinistre cirque. J’ai écrit plusieurs articles sur le sujet mais ils furent systématiquement refusés. Je me suis réfugiée dans les médias dits « alternatifs » parce qu’ils ne véhiculaient pas la doxa sanitariste et dont les chaînes YouTube sautaient sans arrêt[1]. J’ai perdu des amis et du pognon, loupé des contrats, été écartée de salons du livre pour ne pas être passée à la piquouze et parfois même été insultée. Ce n’est ni un titre de gloire, ni un titre de honte et si c’était à refaire, je le referais.

Je ne raconte pas cela pour que l’on me tresse des lauriers. Je ne veux surtout pas de lauriers. Et c’est probablement là que se trouve la réponse à la question de Mathieu Bock-Côté. Ceux qui ont haussé les épaules face à cette nouvelle menace, impalpable et collectivisée, habilement orchestrée et savamment entretenue sur fond de peur et de culpabilisation, sont ceux-là même qui, enfants, n’étaient guère intéressés par les bons et les mauvais points que l’instituteur distribuait à l’école. Ils n’étaient ni pour, ni contre le principe des bons points, cela leur était égal d’en récolter ou pas, ils n’étaient pas concernés. Tant qu’ils le pouvaient, à l’instar des anarchistes de Brassens, ils tentaient de traverser dans les clous pour éviter les conversations oiseuses. Ce ne sont pas des rebelles automatiques, ni des personnes qui cherchent à tout prix à se singulariser. Ils ne sont ni plus ni moins intelligents, ni plus ni moins instruits, ni plus ni moins fanfarons que les autres. Mais il y a en eux depuis toujours quelque chose qui les éloigne de la foule où l’on trouve toujours plus de têtes que de cerveaux, ce même quelque chose qui lance des signaux d’alerte si aucune voix dissidente ne peut se faire entendre, quelque chose qui les relie à eux-mêmes et les protège des slogans, surtout s’ils sont trop souvent rabâchés. C’est aussi ce même quelque chose qui les hérisse quand ils devinent les chaînes qui s’approchent et pour qui le passe-sanitaire ressemblait à un bon point, en plus dangereux. Comme l’écrivait Fontenelle, ce sont des gens qui « sont bien avec eux-mêmes » et ne quémandent pas l’approbation. Ils auraient même tendance à la redouter si elle est générale.

Ils ne le font pas exprès, c’est une sorte d’instinct, de pulsion enfouie en eux depuis toujours. Donc ni lauriers, ni bons points ; gardez vos louanges comme vous auriez dû garder vos anathèmes et contentons-nous de saluer la droiture intellectuelle de Mathieu Bock-Côté.


[1] https://bam.news/interviews/marc-reisinger-humanisation-et-deshumanisation-2

4 thoughts on “Merci pour cet instinct”

  1. Délicieux pamphlet qui pose les questions que je me pose aussi et qui s’égare dans des réponses autant je m’égare dans les miennes. La soumission reste une énigme.
    Bravo !

  2. Les hydroalcooliques anonymes.
    J’ai dès le départ refusé le vaccin imposé surtout chez en France. J’ai attrapé une saleté transmise par une amie et je suis parti pour 23 jours de coma en service de réanimation dédié à l’hôpital de Saintes où l’équipe faisait son job de soignants.
    Après mon retour sur terre, l’un de mes amis grand bourgeois haut diplômé m’a tancé: « tu aurais dû te faire vacciner »

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