Libéralisme à la belge

 

En Belgique francophone, le Mr avait une autoroute pour s’imposer face aux deux partis, PS et Ecolo qui sont en train de rafler la mise. Comment en est-on arrivé là ?

 

 

Ce dimanche se tenaient en Belgique les élections communales et provinciales préfigurant les élections fédérales de 2019 qui mettront, ou pas, un terme à l’actuelle coalition au pouvoir. Celle-ci regroupe le MR (centre droit francophone) et divers partis flamands de la droite populiste au centre droit, dont la célèbre NV-A et son intransigeant Secrétaire d’Etat à l’Asile et aux Migrations, Théo Franken.

Si la droite confirme son succès au nord du pays, il en va tout autrement au sud. Le MR y paye très cher son refus de s’affirmer libéral et de rompre avec les scories de la sociale démocratie. Au pouvoir tant au fédéral qu’en région wallonne, il aurait pu et dû mener une politique réellement libérale. Il avait, enfin !, la possibilité de renouer avec un authentique libéralisme, il pouvait recréé un état de droit qui soutienne la libre entreprise et encourage l’initiative privée. Au lieu de quoi, ce gouvernement a durci comme jamais les lois sur les banques, haussant les impôts sur les dividendes vers un sommet encore jamais atteint (30%) et transformant chaque banquier en un agent de renseignement au service du fisc. Il a également multiplié les lois de plus en plus intrusives et pointilleuses dans le domaine de l’immobilier. On est donc très loin du libéralisme que Frédéric Bastiat appelait de ses vœux…

Beaucoup espéraient aussi que ce gouvernement allait réformer une justice en pleine déliquescence et qui ne se préoccupe plus guère de sanctionner le coupable et de défendre le plus juste mais plutôt de protéger le plus faible (ou supposé tel), qu’il soit victime ou bourreau.

Etrangement, les grands gagnants de ce scrutin, dans la partie francophone du pays, sont le PS et Ecolo, qui ont déjà conclu moult accords de coalitions. Pour exemple, la région de Bruxelles, forte de dix-neuf communes, était autrefois un fief du MR. Il n’y détient dorénavant plus que deux mayorats.

Le MR disposait pourtant d’une autoroute

Et pourtant ! Les affaires et scandales qui ont arrosé le PS ces dernières années, offraient un boulevard au centre droit ! Les plantureux jetons de présences de l’Intercommunale « Publifin », 500 euros la minute ! (1), avaient démontré à suffisance le détournement de fond organisé par des élus socialistes. Et pour enfoncer plus loin encore le clou, apparut le scandale plus répugnant encore du Samu Social. Cette ASBL bruxelloise caritative rémunérait très grassement le Bourgmestre PS, Yvan Mayeur, sa compagne,  Pascale Peraïta ainsi que le Docteur Degueldre qui la présidait. Ajoutons que  le frère de l’ex-bourgmestre Yvan Mayeur, la fille de Pascale Peraïta, ainsi que la fille de Laurette Onkelinx, présidente du PS bruxellois, y avaient trouvé des emplois sur mesure et sans appel d’offre.

Les menaces et intimidations envers les journalistes qui couvraient cette affaire (2) portèrent l’indignation à son comble provoquant la démission des accusés et renvoyant le PS sur les bancs de l’opposition en Région wallonne.

Les comportements de parrain maffieux du Bourgmestre PS Emir Kir, qui menaçait ses opposants politiques et instrumentalisait la vaste communauté turque de sa commune, ne redoraient pas le blason d’un parti qui ne peut plus cacher son souhait de mettre le pays en coupe réglée pour assouvir sa rapacité personnelle.

Ecolo n’est quant à lui pas éclaboussé par les scandales même si l’appel insistant d’une députée verte, Zoé Genot, bruyamment appuyée par Amnesty International, de libérer et faire venir en Belgique Oussama Atar , le coordinateur des sanglants attentats de Zaventem et Maelbeek ont fait tâche. Mais il s’agit là d’imbécillité abyssale, pas de corruption.

Pas d’affaires sonnantes et trébuchantes pour Ecolo donc, mais plutôt une perpétuelle jérémiade pour sortir du nucléaire et favoriser les diverses énergies renouvelables qui enlaidissent nos campagnes et coûtent une fortune. Quand on voit les piteux résultats, tant en terme de qualité de l’air que de coût, de la transition énergétique allemande, on reste dubitatif quant au bien fondé de cette lubie. A l’heure où la Belgique, dont l’énergie est l’une des plus coûteuse au monde, risque à tout bout de champ de plonger dans le noir faute d’avoir entretenu ses centrales nucléaires, le MR tenait un argument de poids pour envoyer Ecolo dans les cordes.

Le refus de s’affirmer libéral

Las. Contrairement au grand frère flamand, le centre droit francophone a préféré reprendre à son compte la litanie anti nucléaire.

Quelle mouche l’a donc piqué pour qu’il ne s’engouffre pas dans cette allée royale ? C’est probablement le plus grand mystère de cette élection. Car si le MR avait osé la fermeté face à l’immigration illégale, s’il avait fait le pari d’une politique réellement libérale, s’il avait montré qu’une alternative est possible à la soumission mondialisée, s’il avait plus écouté Alain Destexhe et moins Richard Miller, bref s’il était redevenu le PLP (Parti de la Liberté et du Progrès ) qu’il était autrefois, il aurait sans aucun doute convaincu et embrasé. En tout cas, il ne se serait pas trahi. Au lieu de quoi, le sud du pays se couvre de coalitions rouges et vertes, avec parfois l’appoint de l’extrême gauche.

 

 

 

 

 

(1) Cédric Halin, licencié en sciences politiques et administration publique de l’université de Liège et haut fonctionnaire d’une institution de contrôle des dépenses publiques a calculé le coût de ces comités bidon pour Publifin : plus de 2 millions d’euros depuis leur mise en place. En août dernier, quand il a consulté les documents internes chez Publifin, les 24 membres de ces comités avaient gagné en moyenne 9.600 euros brut l’heure de réunion. La membre la plus assidue a touché 3.960 euros les 60 minutes, alors que les mandataires les moins présents à ces réunions ont empoché jusqu’à 30.180 euros l’heure prestée. Soit de 66 à 503 euros la minute de réunion.

https://www.levif.be/actualite/belgique/des-elus-payes-500-euros-la-minute-pour-des-reunions-bidon-chez-publifin-ex-tecteo/article-normal-589067.html

 

(2) https://www.rtbf.be/info/regions/detail_samusocial-quand-le-president-du-ca-voulait-enqueter-sur-les-journalistes-et-un-depute?id=9658094

 

6 thoughts on “Libéralisme à la belge”

  1. Il n’y a pas vraiment de « droite populiste » dans la coalition actuelle et ce ni du côté francophone (le Parti populaire et la Droite sont parfois considérés comme tels) ni du côté francophone (la NVA est nationaliste mais pas populiste)

  2. C’est à méditer sur le fonds…ma frustation principale du libéralisme appliqué dans notre commune(Wavre) et généralisée dans notre sud « bien aimé » est surtout leur manque de respect et leur arrogance pour tous les autres partis. Je déplore Leur folie des grandeurs pour justifier leurs prestations et leurs succès de gestion. Parfois, ils ne reconnaissent même pas leurs erreurs et leurs échecs.Ils nous entraînent dans un chaos, tout en nous culpabilisant. Pour un si petit pays, la particratie est réellement le fléau pour un développement assuré.Mais qui fera changer ce système et secouera le citoyen ?

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