Hôpital, silence !

Au début de l’an 2020, bien des Belges ont découvert qu’ils finançaient 9 ministres de la santé, ce qui est pas mal pour 11 millions d’habitants. Mais un virus qui avait entamé, depuis Wuhan, un voyage intercontinental allait changer la donne. Tétanisés par la peur de déplaire à une population elle-même tétanisée par la peur d’avoir la grippe, le gouvernement fédéral désignât un et un seul ministre de la santé, Maggie De Block, qui l’avait déjà été en 2014. On peut sans aucun doute reprocher bien des choses à Maggie De Block. Ses pantalonnades sur l’inutilité du masque dont elle avait fait brûler les stocks, par exemple.

Mais penchons-nous plus avant sur sa politique. Maggie De Block s’était fait une mission quasi divine d’« aplatir la vague » ce qui, à première vue, semble plutôt un idéal de véliplanchiste. Quelle vague ? Celle qui envahissait les soins intensifs, débordés par l’arrivée de malades du Covid. Soins intensifs qui ont d’ailleurs, au mépris des plus élémentaires droits de l’homme, « trier » les patients, transformant les chefs de service en dieux disposant d’un droit de vie et de mort. Les médecins de famille étaient, eux, transformés en gare de triage, sans plus guère de possibilité d’exercer leur art. Le choix était « rentrez chez vous et prenez du Paracétamol ! » ou « Allez aux urgences ! ». Les pathologies autres que le coronavirus semblaient reléguées au second rang.

Mais Maggie De Block ne faisait en cela que continuer une politique d’étatisation de la médecine et de collectivisation de la santé qui, depuis des lustres, s’abat sur la Belgique et ailleurs comme la vérole sur le bas-clergé, avec les résultats qu’on connaît !

Haro sur la médecine libérale !

Rappelez-vous, il y a plus de 40 ans, le législateur avait décidé de limiter le nombre de pharmacies, créant ainsi des quasi monopoles pour certains et reléguant les autres à n’être que des employés ou des indépendants mal payés. Pourquoi ? En quoi la multiplication des pharmacies était-elle dommageable ? Pourquoi la fortune devait-elle s’additionner au diplôme pour exercer l’art de la pharmacopée ? Et pourquoi les préparations magistrales ont-elles du s’effacer au profit des médocs estampillés ?

Vint ensuite la raréfaction des n° INAMI qui permettent de s’établir comme médecin privé. Car ce qui déborde en toute saison, bien plus que les soins intensifs, ce sont les salles d’attente des médecins de quartier, ceux, trop peu nombreux qui ont obtenu ce droit d’exercer leur art. Mais quand bien même vous décrochiez le fameux sésame INAMI, les tâches administratives dont sont maintenant assaillis les toubibs vous poussaient à jeter le gant et à accepter des consultations en milieu hospitalier, là où l’administratif, le secrétariat, la logistique et tout le reste étaient pris en charge. En outre, rares sont ceux qui, aujourd’hui, sortant des études, peuvent financer l’équipement d’un cabinet de cardiologie ou d’ophtalmologie. Autrement dit, si vous devez consulter un cardio ou un ophtalmo, c’est le plus souvent vers les consultations hospitalières que vous devrez vous diriger. Il n’est plus rare d’entendre de nos jours des propos du style « J’ai mal de tête, ce soir, je passerai aux urgences ! » parce que les fameuses urgences tendent à remplacer le médecin de famille ou tout simplement la garde médicale. On se demande d’ailleurs ce que des cabinets de consultations viennent faire dans un hôpital qui se veut de plus en plus hégémonique et se plaint d’une surcharge.

Tous à l’hosto, tous traçables

Mais l’hôpital revêt aux yeux des gouvernements une vertu à nulle autre pareille : elle assure la traçabilité des patients ce qui n’est pas forcément le cas dans l’intimité du cabinet de votre médecin qui vous connait depuis l’enfance.

Cette politique du « tout à l’hôpital », c’est à dire à la médecine d’état, a montré son incurie. La solution évidente serait de réduire les missions de celui-ci, et surtout, de cesser d’entraver la médecine libérale, déjà réduite à une peau de chagrin.

Mais il est probable que nos dirigeants feront exactement l’inverse.

Quand a été démontrée la baisse ahurissante du niveau de l’enseignement, qu’ont-ils fait ? Baisser encore l’exigence scolaire et refinancer l’enseignement.

Quand ont été démontrés les liens entre l’immigration musulmane et les attentats, qu’ont-ils fait ? Accroître l’immigration aux frais du contribuable et proposer des cours d’arabe dans les écoles.

Je pourrais multiplier les exemples.

Donc je suis certaine que cette démonstration de l’inadéquation d’une « hégémonie » de l’hôpital et de l’incapacité des états à gérer la santé va nous mener à toute allure à une intrusion plus forte encore du législateur dans notre santé. Et bien sûr, à un refinancement des hôpitaux (préparez vos biftons !), même si, au vu des chiffres de l’OCDE, le personnel hospitalier en Belgique est très loin d’être le plus mal loti.

Mais dans notre monde qui oscille entre Orwell et Huxley, nous sommes dépossédés de nous-mêmes au profit de la masse rebaptisée « intérêt général », et notre santé, notre corps, qui est pourtant un capital individuel qui ne peut appartenir qu’à nous et nous seuls, deviennent peu-à-peu un bien collectif, dont nous ne serions que les usufruitiers sous la gouverne inquisitrice de l’état-nounou.

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