Outre le fait qu’ils soutiennent jusqu’à l’aveuglement les désastreuses politiques migratoires imposées aux nations européennes, Emmanuel Macron, Thérésa May, Angela Merkel et Jean-Claude Juncker ont un autre point commun. Ils n’ont pas d’enfants. Ceci explique-t-il cela ? C’est bien possible.
Purs produits de mai soixante-huit qui voulaient jouir sans entraves et surtout sans moutards, ils sont devenus chefs d’état ou de gouvernement. Plus que d’autres, forcément, ils sont bien plus préoccupés par la prochaine élection que par la prochaine génération. D’ailleurs qu’est-ce donc, que cette prochaine génération ? Sera-t-elle métissée comme le soutiennent les complotistes abonnés au « plan Kalergi » ? Ignare comme le prétendent les latinistes effarés par la « Fabrique à crétins » ? Unigenrée comme le redoutent beaucoup et le souhaitent bien des féministes ? Produite par GPA ? Nul ne peut le dire, mais il n’empêche que les têtes blondes se raréfient dans les cours de récré. On peut le déplorer comme on peut s’en réjouir, mais il est de plus en plus évident que la prochaine génération ne sera guère celle de nos descendants. Il y a d’ailleurs quelques décennies déjà que l’héritage, la filiation et la transmission étaient devenus des ennemis à abattre de toute urgence. Les Européens, dont le continent est le plus densément peuplé de la planète, ont-ils d’ailleurs envie, ou besoin, d’une descendance ? Biberonnés au malthusianisme, la plupart des Européens sont bien conscients que pour un pays ou pour une famille, la surpopulation, c’est la misère. Encouragés par les politiques de planning familial – et par une libido en berne, ajouteront certains – ils transformèrent dès les années 50 leur pyramide des âges en un cylindre. Le Pater familias était voué aux gémonies et l’image d’Epinal de la « tendre épouse et douce mère » faisait rire même les plus indulgents ! Crise et chômage aidant, les années 70 remplacèrent l’idéal d’être parent par celui d’avoir un boulot. Démissionnaires en tant que père et mère, ils étaient d’irréprochables employés, et le monde professionnel se substituait à la famille. D’ailleurs, des enfants pour quoi faire ? Déjà les parents étaient chaque jour davantage dépossédés de leur fonction, l’état s’attribuant le rôle de l’éducation sous prétexte d’instruction. Et les familles de plus en plus décomposées s’éloignaient à grands pas du rêve publicitaire où papa, maman et les marmots déjeunent dans un champ de maïs. Offrir une poupée à une petite fille frôlait la perversité.
« Oui, mais, et nos pension de retraite ? », s’écriaient certains, terrorisés à l’idée que l’état-nounou qui s’occupait des couches-culottes des bébés ne pourrait peut-être plus s’occuper également de leur incontinence sénile ! Héééé oui ! Les fameuses pensions de retraite ! Voilà le souci ! Quand on crée une pyramide de Ponzi, ce que sont sans conteste les pensions par répartitions, il faut pouvoir recruter sans cesse de nouveaux adhérents.
Après nous le déluge ?
Apparaît alors la psychanalyste Corinne Maier qui, brandissant son « No Kid », apporte LA solution. Les pays riches ne font plus d’enfants, d’ailleurs, ça coûte une blinde et c’est horriblement casse-pieds, mais les pays pauvres, eux en font à tire-larigot (ce qui explique peut-être qu’ils sont pauvres) donc, on fera venir des enfants de ces régions, qui ne s’appellent plus «tiers-monde», afin qu’ils prennent le relais ! Youpeee ! Et, cerise sur le gâteau, ces enfants pauvres génèrent une empreinte carbone bien moins détestable que celle de nos enfants-rois. On ne pouvait rêver mieux. Tout est donc mis en place pour que s’accomplisse la prophétie de Houari Boumediene : « «Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère Sud pour aller dans l’hémisphère Nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire.»[1] Dans des pays où la drague la plus innocente s’apparente à un criminel harcèlement, le terrain est largement préparé à cette délicieuse perspective.
Dès lors, « Après nous le déluge ! » est une pensée qui peut très légitimement habiter Thérésa May, Angela Merkel, Emmanuel Macron et Jean-Claude Juncker. D’ailleurs pourquoi avoir des enfants devrait-il alors être un impératif pour se proposer au suffrage de ses concitoyens ? Cela n’a a guère de sens car si on demande à un dirigeant d’avoir une vision à long terme, personne n’a jamais soutenu qu’une progéniture constituât, en soi, une garantie de cette vision à long terme.
Ce qui interpelle bien plus, c’est le choix des électeurs qui, massivement, ont élu des adultes sans descendance. Car il n’y a pas que Macron, May, Juncker ou Merkel à avoir renoncé aux joies des nuits sans sommeil, des varicelles et des réunions de parents. Léo Varadkar, nouveau Premier ministre irlandais n’a pas d’enfants, l’ancien Premier ministre italien Paolo Gentiloni n’a pas d’enfants, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte n’a pas d’enfants, le Premier ministre suédois Stefan Löfven n’a pas d’enfants, le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel n’a pas d’enfants, le Premier ministre écossais Nicola Sturgeon n’a pas d’enfants et l’ancien Premier ministre belge Elio Di Rupo n’en a pas non plus. Ca fait tout de même pas mal de monde… Et tous ont été régulièrement élus dans d’irréprochables démocraties. Ca donnerait presqu’envie de rétablir les monarchies et leur primogéniture !
[1] Nous noterons au passage que Houari Boumediene a eu le même prof de géo que Florence Duflot, du moins en ce qui concerne la division de la planète en deux hémisphères.